Jeannie Longo, la championne qui fait un pied de nez à l'âge, apprécie d'être enfin reconnue dans l'équipe de France, à la veille de son entrée en lice mercredi à Salzbourg dans le contre-la-montre des Mondiaux de cyclisme.
"Le nouvel entraîneur (Gérard Brocks) me respecte comme il respecte les choix de chaque athlète", se félicite la Grenobloise qui, à près de 48 ans, anniversaire qu'elle fêtera le 31 octobre, se dit heureuse d'avoir obtenu la confiance du nouveau technicien nommé cette saison.
"On me fait confiance, c'est surtout ça", affirme la grande dame du cyclisme mondial au palmarès sans équivalent (plus de 900 victoires parmi lesquelles un titre olympique, treize mondiaux, cinquante-deux nationaux, etc).
Evincée l'année passée, celle qui symbolise le cyclisme féminin depuis si longtemps -elle est devenue championne de France pour la première fois en... 1979- poursuit sa route sans pour autant négliger ses autres occupations.
"Cela me fait toujours sourire quand on me demande: +quand ferez-vous autre chose ?+. Mais cela fait longtemps que je fais autre chose", dit-elle à propos de l'autre versant de sa vie, loin d'être consacrée au seul cyclisme.
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Montagnarde dans l'âme
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Archi-diplômée (DESS en droit et économie du sport, professorat de sport), pianiste émérite, passionnée d'écriture (elle a noué une correspondance littéraire avec un poète breton) et de nutrition (elle a écrit un livre sur le sujet), "la" Longo s'est impliquée aussi à une époque dans la politique. Mais elle n'est jamais aussi à l'aise que lorsqu'elle évoque son souci d'une vie saine, son goût pour la nature, ses préoccupations environnementales.
Chez elle, sur les hauteurs de Grenoble où elle vit avec son mari et entraîneur Patrice Ciprelli, Jeannie élève par exemple trois chèvres, "la mère Binette, ses enfants Diabolo et Grosbinet" comme elle l'a confié à France-Inter.
A Salzbourg, cette montagnarde dans l'âme, dure au mal, perfectionniste, scrupuleuse, a retrouvé avec plaisir un cadre verdoyant, fermier, qui lui a rappelé ses débuts, le lointain avant-cyclisme: "Ces villes, je les ai connues à l'époque des déplacements en équipe de France de ski. C'est sympa !"
Sur ses ambitions, la légende Longo, encore championne de France sur route à deux reprises (contre-la-montre, course en ligne) en juin dernier, préfère jouer la prudence: "C'est un beau parcours mais comme je n'ai pas couru les Mondiaux l'an dernier, je n'ai aucun repère. Il faudrait surtout que je sois moi-même, comme quand je fais des courses avec les copains le week-end, que je ne me bloque pas."
© 2006 AFP